Dans le monde des arts, chaque artiste, qu’il soit musicien, peintre, acteur ou danseur, a besoin d’un pilier solide pour gérer sa carrière et le représenter. C’est là qu’intervient l’agent d’artiste ! Il s’agit d’un intermédiaire entre l’artiste et le monde extérieur. Il négocie les contrats, trouve des opportunités et veille aux intérêts de son artiste. Mais pour cela, il vous faut une structure juridique et maîtriser certaines règles du milieu. Si la souplesse et le régime spécial de la micro-entreprise vous intéressent, voici tout ce qu’il y a à savoir sur le métier d’agent d’artiste auto-entrepreneur.
Les conditions pour devenir agent d’artiste auto-entrepreneur
Bien qu’aucun diplôme ne soit obligatoire pour exercer le métier d’agent d’artiste auto-entrepreneur, il est fortement recommandé d’avoir une expérience professionnelle préalable dans le milieu du spectacle. Pour cela, il est fortement recommandé de se tourner vers une formation en événementiel, en ingénierie culturelle ou en communication.
Notons que le métier d’agent artistique exige d’avoir un bon carnet d’adresses et une bonne connaissance du fonctionnement des castings, tournées, contrats, etc. De plus, vous devez avoir quelques connaissances et compétences administratives et juridiques. En effet, il est primordial de maîtriser certaines notions clés relatives aux droits d’auteur.
Il ne faut pas oublier que vous êtes la personne chargée de la négociation des contrats de vos clients. Vous devez donc être en mesure de relever les clauses abusives de certains contrats. Un cursus en droit, par exemple, ou encore des stages auprès d’avocats spécialisés peut donc s’avérer très utile.
Soulignons que, depuis 2010, il n’est plus obligatoire d’avoir une licence d’agent artistique avant de pouvoir exercer le métier. L’inscription au Registre national des agents artistiques a également été supprimée en 2016.
Bon à savoir !
En tant qu’auto-entrepreneur, l’agent d’artiste doit s’inscrire au Registre national des entreprises (RNE), selon l’article R123-230 du Code du travail.
Les spécificités fiscales et sociales du statut d’auto-entrepreneur
L’un des principaux intérêts d’exercer comme agent d’artiste auto-entrepreneur est de bénéficier d’un régime fiscal et social simplifié et avantageux.
Au niveau fiscal, l’auto-entrepreneur bénéficie du régime micro-fiscal. Il s’agit d’un mode de calcul automatique de l’impôt sur le revenu basé sur le chiffre d’affaires réalisé. Côté social, les cotisations sont également calculées sur le chiffre d’affaires. Elles incluent la retraite de base, la CFP et l’assurance maladie-maternité.
Autre avantage, la possibilité de cumuler auto-entrepreneur et salarié. C’est intéressant pour se lancer progressivement avant de se consacrer à 100 % à son activité d’agent d’artiste auto-entrepreneur.
Enfin, l’auto-entrepreneur n’a pas à facturer de TVA tant qu’il ne dépasse pas certains seuils de chiffre d’affaires. Cela simplifie beaucoup les démarches administratives et comptables.
Quelles sont les principales activités d’un agent d’artiste auto-entrepreneur ?
Comme indiqué en début d’article, l’agent d’artiste auto-entrepreneur exerce diverses activités pour promouvoir les talents qu’il représente et développer leur carrière.
Mais avant cela, il doit commencer par rechercher et démarcher des talents à représenter. Pour y arriver, il peut se rendre à des castings, spectacles, concerts et à certains événements bien spécifiques afin de repérer des artistes prometteurs. Il analyse leur potentiel et fait ensuite jouer son réseau pour leur obtenir des opportunités.
Une fois un artiste recruté, l’agent d’artiste auto-entrepreneur doit négocier et rédiger son contrat de représentation exclusive. C’est dans ce contrat qu’il doit définir ses conditions de rémunération et planifier les objectifs de carrière. Tout au long du contrat, il conseille l’artiste sur les choix professionnels à faire.
Bon à savoir !
Selon l’article L7121-9 du Code du travail, il n’est pas possible de cumuler l’activité d’agent d’artiste avec celle de producteur d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles, que cela se fasse directement ou par personne interposée (via une société).
L’agent doit ensuite promouvoir activement ses artistes. Pour cela, il faut qu’il les mette en relation avec des producteurs, diffuseurs de spectacles, réalisateurs… afin de leur obtenir des castings, concerts, tournées. Cela permettra alors de développer le réseau professionnel de son artiste.
En dehors de cela, un agent d’artiste auto-entrepreneur a également pour mission de gérer au quotidien l’agenda et l’emploi du temps chargés de ses talents. L’objectif est d’optimiser leur temps pour une meilleure productivité. Les déplacements, interviews et répétitions sont organisés par l’agent.
Enfin, c’est à l’agent d’artiste de s’occuper de tous les aspects administratifs :
- facturation ;
- gestion des contrats ;
- paye des artistes ;
- comptabilité de sa micro-entreprise, etc.
Son expertise juridique, comme nous avons déjà eu à le souligner, lui permet de défendre les intérêts de ses artistes lors des négociations.
Qu’en est-il de la rémunération ?
Dans le Code du travail, plus précisément l’article L7121-9, l’activité d’agent artistique, qu’elle soit exercée sous l’appellation d’impresario, de manager ou sous toute autre dénomination, est définie comme une activité qui :
consiste à recevoir mandat à titre onéreux d’un ou de plusieurs artistes du spectacle aux fins de placement et de représentation de leurs intérêts professionnels.
Cela signifie donc qu’en tant qu’agent d’artiste auto-entrepreneur, vous aurez à signer un mandat avec vos artistes. À cet effet, la rémunération consiste en un pourcentage sur les cachets ou contrats obtenus pour chaque artiste. Plus précisément, il s’agit d’une commission sur les rémunérations brutes, excepté les frais professionnels.
En général, le taux de cette commission est de 10 %, mais il peut aller à 15 % en fonction de certaines prestations spécifiques. Il faut donc veiller à ce que tous les détails du mandat soient bien précisés dans le contrat entre l’agent d’artiste auto-entrepreneur et son artiste. On doit y trouver notamment des détails tels que les missions à effectuer, le taux de commission, les modalités de paiement, etc.
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