Quelles solutions en cas de difficultés financières pour un auto-entrepreneur ?

Simple à mettre en place, la micro-entreprise est un régime qui permet de se lancer facilement dans l’entrepreneuriat. Mais comme pour toute entreprise, des difficultés financières peuvent survenir, même après des débuts prometteurs. Forte concurrence, retards de paiement, revenus insuffisants pour régler les charges… les écueils sont nombreux. Heureusement, il est possible de bénéficier d’aides et de solutions financières pour faire face à ces difficultés. Découvrez-les !

Les aides financières de l’Urssaf et autres organismes

Les auto-entrepreneurs confrontés à des difficultés financières peuvent se tourner vers l’Urssaf pour obtenir un soutien à travers :

• L’Aide aux cotisants en difficulté (ACED). Cette aide s’adresse aux entrepreneurs rencontrant des difficultés financières dues à des événements ponctuels ou économiques. Elle permet une prise en charge partielle ou totale des cotisations sociales.
• Une demande de délai de paiement. L’Urssaf peut accorder des délais de paiement pour les cotisations sociales en cas de problèmes de trésorerie.
• Le dispositif HELP. Il s’agit d’un accompagnement personnalisé destiné aux travailleurs indépendants rencontrant des difficultés financières, médicales, familiales ou sociales. Grâce à ce dispositif, vous pourrez, par exemple, obtenir des délais de règlement ou une modulation de vos cotisations sociales.

En dehors de cela, il y a aussi l’Aide financière exceptionnelle (AFE). Destinée à soutenir les auto-entrepreneurs confrontés à des difficultés temporaires, cette aide est attribuée après examen du dossier par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI). Le montant varie selon la situation.

Des options spécifiques de financement sont également disponibles pour les micro-entreprises, comme des prêts avec des partenaires financiers dédiés. Par exemple, après examen du dossier, la Commission des chefs de services financiers (CCSF) peut établir un plan de règlement échelonné pour les dettes sociales et fiscales, suspendant temporairement les poursuites. Le Fonds de développement économique et social (FDES) propose aussi des prêts de restructuration qui visent à soutenir les entreprises en difficulté.

Les procédures amiables et collectives pour les auto-entrepreneurs en difficultés financières

Outre les aides de l’Urssaf et autres organismes, il existe également des procédures amiables et collectives qui vous aideront à redresser la barre. Elles ont l’avantage d’offrir des solutions structurées pour les auto-entrepreneurs en difficulté. L’objectif étant de trouver une issue favorable tout en préservant l’activité de l’entreprise.

On a le mandat ad hoc qui permet à un auto-entrepreneur de faire appel à un mandataire pour obtenir des conseils et négocier avec les créanciers, sans pour autant perdre le contrôle de sa gestion. Si le mandat ad hoc ne suffit pas, la conciliation intervient comme une étape supplémentaire. Un conciliateur aide alors à trouver un terrain d’entente entre l’entrepreneur et ses créanciers.

Et si les procédures amiables ne résolvent pas la situation ou si l’entreprise est en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours, des procédures collectives peuvent être mises en place :

• La procédure de sauvegarde. Elle vise à protéger l’entreprise des poursuites des créanciers et à lui permettre de restructurer sa dette.
• Le redressement judiciaire. Si l’entreprise ne peut plus payer ses dettes, cette procédure permet une réorganisation sous le contrôle d’un administrateur judiciaire, dans l’espoir de redresser l’activité.
• Le rétablissement professionnel. C’est un dispositif spécifique aux entrepreneurs individuels en difficultés financières qui permet de bénéficier d’un effacement des dettes sans passer par une liquidation judiciaire afin que l’activité reprenne rapidement. Cependant, certaines dettes ne peuvent pas être effacées.
• La liquidation judiciaire. Il s’agit de la dernière procédure collective qui vient mettre fin à l’activité de l’entreprise. Les biens sont saisis et vendus afin de rembourser les différents créanciers.

Agir rapidement face aux difficultés financières de votre micro-entreprise

Face à des difficultés financières, l’auto-entrepreneur doit agir rapidement. Cela passe par une analyse de l’entreprise et la mise en place de certaines actions.

Faire le point sur votre situation financière

Lorsqu’un auto-entrepreneur commence à rencontrer des difficultés financières, la première chose à faire est d’analyser précisément et objectivement la situation. Cela permet de prendre la mesure réelle des difficultés et d’identifier d’éventuelles causes ou postes de dépenses qui déséquilibrent les comptes.

Pour commencer, vous devez examiner l’ensemble de vos relevés bancaires sur les derniers mois. Cela vous permettra d’avoir une vision claire des rentrées et sorties d’argent mois par mois. Il faut repérer les postes déficitaires : est-ce que les charges sont trop élevées par rapport au chiffre d’affaires ? Y a-t-il des dépenses inutiles qui pourraient être réduites ?

Pensez également à analyser vos livres comptables (si vous en tenez) afin d’étudier plus en détail les mouvements financiers par type de dépense (achats, logement, charges sociales, etc.). Les tableaux de suivi de trésorerie peuvent être également très utiles.

Cet état des lieux chiffré doit permettre à l’auto-entrepreneur d’objectiver sa situation et de déterminer si ses difficultés sont passagères ou plus structurelles. Il pourra alors évaluer ses perspectives d’activité à court et moyen terme de manière pragmatique.

N’hésitez pas non plus à parler de vos difficultés à un professionnel, un gestionnaire d’entreprise par exemple. Ensemble, vous pourrez procéder à un diagnostic de votre situation pour comprendre d’où proviennent vos difficultés financières.

Optimiser la gestion de sa micro-entreprise

Après avoir identifié les causes de vos difficultés financières, vous pouvez alors prendre des mesures pour optimiser la gestion financière de l’activité en commençant par réduire les dépenses.

Côté matériel et charges par exemple, vous devez voir s’il est possible de limiter les dépenses non essentielles :

• matériel informatique ;
• consommables ;
• outils ;
• publicité…

Tout poste sur lequel des économies sont envisageables doit être passé en revue. L’optimisation du travail administratif permet aussi de gagner en trésorerie. Il est recommandé d’accélérer la facturation des clients et de relancer régulièrement les impayés, car des délais trop longs peuvent fragiliser la trésorerie. Enfin, prospecter de nouveaux clients va vous aider à améliorer votre chiffre d’affaires.