Auto-entrepreneur : faites attention à ces arnaques !

Le régime spécial de la micro-entreprise, avec sa structure, suscite l’intérêt de nombreux professionnels qui souhaitent se mettre à leur compte. Mais il attire également de nombreuses personnes malveillantes qui s’ingénient à piéger les auto-entrepreneurs. Il arrive donc souvent que les porteurs de projets tombent dans des pièges, en particulier au démarrage de leurs activités. Quelles sont ces arnaques et comment éviter de tomber dans le piège ? On vous explique tout dans cet article.

Les arnaques courantes en micro-entreprise

Après avoir effectué les démarches de création de votre micro-entreprise sur le site du guichet unique, l’administration vous enverra toutes les informations dont vous avez besoin pour exercer officiellement. C’est généralement à partir de ce moment que les nouveaux auto-entrepreneurs commencent à être sollicités par de nombreuses sociétés. Cela s’explique par le fait que la création de votre activité est diffusée sur un document consultable par tous, le répertoire national des entreprises et de leurs établissements, géré par l’Insee.

Le problème avec ces courriers, messages, appels…, c’est que dans la plupart des cas, il s’agit d’arnaques et d’escroqueries. Vous devez donc être très vigilant pour ne pas tomber dans le piège !

Faux courrier pour inscription au registre des auto-entrepreneurs

Le faux courrier pour l’inscription au registre des auto-entrepreneurs est l’un des cas d’arnaques les plus courants. Si vous recevez un courrier intitulé « MEE Services des enregistrements au registre des auto-entrepreneurs ou des auto-entreprises » après la création de votre micro-entreprise, vous ne devez pas y prêter attention. Il est généralement question d’une « inscription SIRET/SIREN » contre le paiement d’une somme, assez conséquente, par virement bancaire.

Les arnaques liées au démarchage commercial

En dehors du faux courrier pour inscription au registre des auto-entrepreneurs, vous pourriez également recevoir d’autres types de courriers qui imitent à la perfection les demandes officielles. Ici aussi, il faudra faire très attention pour détecter les indices suspects, car l’objectif est de vous faire payer pour un service que vous n’avez pas demandé. Le démarchage commercial prend généralement la forme de :

• factures urgentes ;
• demandes d’inscriptions obligatoires ;
• de courriers, SMS et appels pour des services donnés.

Les montants demandés sont moyennement élevés et n’éveillent donc pas de soupçons de la part des personnes qui n’ont pas encore vraiment d’expérience administrative.

Le phishing ou hameçonnage de l’auto-entrepreneur

C’est une technique frauduleuse qui consiste à leurrer un internaute afin de l’inciter à communiquer ses données personnelles (comptes d’accès, mots de passe…) et/ou bancaires en se faisant passer pour un tiers de confiance.

On envoie donc un e-mail à l’auto-entrepreneur en lui faisant croire qu’il s’agit de la communication d’un organisme officiel (Urssaf, le service des impôts ou la banque par exemple). Le message contient généralement un lien sur lequel on vous demande de cliquer.

Attention ! En cliquant sur ce lien, vous serez redirigé vers une copie d’un site officiel (ou site miroir) afin de renseigner des informations personnelles :

• mot de passe ;
• vos coordonnées ;
• votre date et lieu de naissance ;
• le numéro de votre carte de crédit, etc.

L’objectif est de vous dérober vos informations dans le but de les utiliser plus tard pour un paiement frauduleux ou une opération d’usurpation d’identité par exemple.

Comment reconnaitre une arnaque qui vise un auto-entrepreneur ?

Avant toute chose, vous devez garder en tête que les démarches relatives à la création, la modification ou la cession d’activité se font en ligne sur le site du guichet unique. De nombreuses autres démarches se font également en ligne sur des plateformes dédiées. Pour éviter de tomber dans ces pièges, vous devez faire attention à certains éléments qui peuvent vous alerter. On peut citer par exemple :

• les demandes urgentes de paiement ou d’informations personnelles ;
• l’identité de la personne ou de l’entreprise qui vous contacte ;
• les acheteurs qui semblent trop pressés ou qui vous demandent des services en dehors de votre activité habituelle ;
• les offres trop alléchantes et les offres non sollicitées.

Ensuite, prenez le temps de vérifier les informations concernant l’entreprise qui vous contacte. Vous pouvez déceler des aspects douteux des documents à partir d’indices simples comme le logo, l’adresse e-mail, la formulation du document… Notons par exemple que les courriers officiels de l’Urssaf mentionnent toujours votre numéro de Sécurité sociale.

Effectuez des recherches en ligne et n’hésitez pas à vous rapprocher d’autres auto-entrepreneurs. Si vous avez des questions ou des doutes, vous pouvez vous faire accompagner par des organismes certifiés comme MicroDesk.

Pour rappel, vous trouverez dans cet article une checklist de vos obligations en tant qu’auto-entrepreneur. Nous vous proposons par ailleurs une liste de sites web officiels à connaître pour réaliser vos démarches administratives.

Que faire en cas quand on est victime d’une arnaque ?

Si vous êtes victime d’une arnaque, la première des choses à faire est de contacter votre banque pour faire opposition ou prévenir de l’arnaque. Ensuite, pensez à modifier les identifiants que vous utilisez habituellement pour vous connecter aux sites officiels. Vous pouvez contacter l’administration pour être orienté sur la marche à suivre. Pour rappel, il est admis qu’un bon mot de passe doit comporter au minimum 12 signes mélangeant des majuscules, des minuscules, des chiffres et des caractères spéciaux.

Vous pouvez également vous rendre sur le portail officiel de signalement des contenus illicites du site du ministère de l’Intérieur, www.internet-signalement.gouv.fr, pour signaler l’arnaque. N’hésitez pas à vous faire aider par un avocat si le montant de l’arnaque est trop élevé.