L’ergothérapie, profession paramédicale, occupe une place essentielle dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Si le métier s’exerce traditionnellement en milieu hospitalier ou en institution, de plus en plus de professionnels choisissent d’exercer ce métier en indépendant. Mais est-il possible de devenir ergothérapeute sous le régime de la micro-entreprise ? Quelles sont les démarches à effectuer et les règles à respecter ? Zoom sur le métier d’ergothérapeute auto-entrepreneur.
Le métier d’ergothérapeute auto-entrepreneur en résumé
- Centre de formalités des entreprises (CFE) : l’URSSAF.
- Code APE : 86.90E – Activités des professionnels de la rééducation, de l’appareillage et des pédicures podologues.
- Plafond de chiffre d’affaires : Limité à 77 700 € par an.
- Cotisations sociales : 21,2 % de votre chiffre d’affaires.
En quoi consiste le métier d’ergothérapeute ?
L’ergothérapie est une discipline paramédicale centrée sur l’autonomie des personnes confrontées à des troubles physiques, mentaux ou cognitifs. Les professionnels qui exercent ce métier ont donc pour mission d’aider leurs patients à retrouver ou préserver leur capacité à accomplir les gestes de la vie quotidienne. Cela peut être à domicile, à l’école, au travail ou dans un cadre médico-social.
L’intervention d’un ergothérapeute tourne donc généralement autour de :
- l’adaptation de l’environnement ;
- la mise en place d’aides techniques ;
- ou encore la rééducation fonctionnelle.
L’approche est toujours personnalisée, car chaque patient est unique dans ses besoins, ses habitudes de vie et ses objectifs.
Le métier s’exerce généralement en milieu hospitalier/institution. Mais il est également possible de l’exercer en libéral, sous certaines conditions, en optant par exemple pour le statut d’ergothérapeute auto-entrepreneur. En effet, l’essor de l’intervention à domicile et la montée des besoins en maintien à domicile renforcent aujourd’hui le rôle de l’ergothérapeute indépendant. Ce dernier aura alors pour mission de proposer des solutions sur mesure dans l’environnement réel du patient.
Est-il possible d’exercer le métier d’ergothérapeute en micro-entreprise ?
Oui, il est tout à faire possible d’exercer le métier d’ergothérapie sous le régime spécial de la micro-entreprise. Cependant, il faut savoir que l’ergothérapie est une profession réglementée ; ce qui implique un cadre légal spécifique à ne pas négliger lors de la création de l’activité.
L’ergothérapie ne peut être exercée que par des professionnels titulaires du diplôme d’État d’ergothérapeute (DE). Ce dernier est délivré après une formation de 3 ans en institut de formation agréé. Pour devenir ergothérapeute auto-entrepreneur, vous devez donc suivre cette formation :
- directement après le baccalauréat ;
- suite à une première année en université de médecine ;
- dans le cadre d’une reconversion professionnelle, mais à condition de justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 5 ans.
Ensuite, il faut savoir que tout ergothérapeute, quel que soit son mode d’exercice, doit s’enregistrer auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) de sa région. Cette inscription permet d’obtenir un numéro ADELI, indispensable pour être reconnu en tant que professionnel de santé et exercer en toute légalité. Sans ce numéro, il est illégal de proposer des prestations d’ergothérapeute auto-entrepreneur.
Comment devenir ergothérapeute auto-entrepreneur ?
Pour lancer votre activité d’ergothérapeute auto-entrepreneur, vous devez d’abord vous assurer de remplir les conditions spécifiques à l’exercice de cette profession. Ensuite, vous devez vous enregistrer en tant qu’auto-entrepreneur à travers une déclaration de début d’activité. Le processus est relativement et se fait en quelques clics sur le site du Guichet unique, géré par l’INPI.
Bon à savoir ! Nos conseillers sont disponibles pour répondre à vos questions avant de vous lancer et vous accompagner (formulaire de création, constitution du dossier…).
Une fois votre inscription validée par l’administration, vous recevrez alors une notification avec vos numéros SIRET et SIREN. Vous obtiendrez également tous les éléments essentiels dont vous aurez besoin pour exercer votre activité en toute conformité.
Vous devez ensuite vous enregistrer auprès de l’ARS de votre région pour obtenir un numéro ADELI, indispensable pour exercer en tant que professionnel de santé. Ce numéro atteste de votre enregistrement en tant qu’ergothérapeute. Tout ce qu’il vous reste alors à faire est de faire connaître votre activité d’ergothérapeute auto-entrepreneur.
En tant que professionnel de santé, vous engagez votre responsabilité à chaque intervention. Il est donc essentiel de souscrire une assurance RC Pro, qui couvre les éventuels dommages causés à un patient dans le cadre de votre pratique. Pensez aussi à souscrire une protection juridique pour bénéficier d’un accompagnement et de la prise en charge de vos frais de justice.
N’oubliez pas non plus qu’il existe quelques règles spécifiques à la micro-entreprise que vous devez respecter pour bénéficier de tous ses avantages. On vous a fait le point dans cette checklist des obligations d’un auto-entrepreneur.
Quelles sont les compétences et qualités requises ?
Exercer l’ergothérapie en libéral ne se limite pas à maîtriser les gestes techniques de la profession. En tant qu’ergothérapeute auto-entrepreneur, vous êtes aussi gestionnaire, communicant et souvent seul décisionnaire. Cela implique de mobiliser à la fois des compétences professionnelles solides et des qualités personnelles adaptées à l’entrepreneuriat.
Un ergothérapeute auto-entrepreneur doit disposer d’une expertise pluridisciplinaire, à savoir :
- une excellente connaissance de l’anatomie, de la biomécanique et des pathologies courantes ;
- la capacité à concevoir des bilans fonctionnels individualisés ;
- la maîtrise des outils d’évaluation et de rééducation (jeux, aides techniques, logiciels spécialisés) ;
- des compétences en aménagement de l’environnement (domicile, école, entreprise) ;
- la capacité à rédiger des comptes rendus clairs et synthétiques, parfois à destination de tiers (médecins, MDPH, familles).
En tant qu’indépendant, il faut aussi :
- savoir gérer son emploi du temps, les rendez-vous, les déplacements ;
- maîtriser un minimum de gestion administrative et comptable ;
- connaître le cadre réglementaire lié à la profession (facturation, secret médical, consentement éclairé) ;
- savoir communiquer et se faire connaître (site internet, relations professionnelles, bouche-à-oreille) ;
- assurer une relation de confiance avec ses patients, généralement suivis sur le long terme.
Le contact humain est au cœur du métier. Parmi les qualités essentielles, l’écoute active est nécessaire pour comprendre les besoins réels du patient et adapter l’intervention. Il faut une bonne capacité d’adaptation, de la patience, l’autonomie et de la rigueur.