La Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse, ou Cipav, est l’un des organismes spécialisés qui gèrent les retraites et prévoyance des professions libérales. Elle garantit, pour ceux qui y sont affiliés, le versement des pensions de retraite de base et complémentaire ainsi que les prestations en cas d’invalidité ou de décès. Mais depuis le 1er janvier 2018, son champ d’affiliation a été resserré avec une distinction entre professions réglementées et non réglementées. De ce fait, toutes les professions libérales ne relèvent plus automatiquement de l’organisme.
Quel est le rôle de la Cipav ? Qui est désormais réellement concerné par cet organisme ? Éléments de réponse dans cet article.
La Cipav : à quoi ça sert quand on est auto-entrepreneur ?
La Cipav (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse) est un organisme de Sécurité sociale rattaché à la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales). Elle gère, pour certaines professions libérales, 3 volets essentiels de la protection sociale, à savoir :
- la retraite de base ;
- la retraite complémentaire ;
- l’assurance invalidité-décès.
Autrement dit, la Cipav ne collecte pas vos cotisations, mais elle administre vos droits. Les montants que vous versez via l’Urssaf servent à alimenter vos points de retraite et à financer la prévoyance gérée par la caisse. En pratique, vous déclarez votre chiffre d’affaires sur autoentrepreneur.urssaf.fr et une partie de vos cotisations est reversée à la Cipav pour la constitution de vos droits sociaux.
Une gestion en points pour la retraite
Le fonctionnement de la Cipav repose sur un système de points. Chaque euro cotisé permet d’acquérir un certain nombre de points, selon la valeur d’achat du point de retraite. Ces points sont enregistrés chaque année sur votre compte individuel. Et à la retraite, leur valeur de service (fixée annuellement) permet de calculer le montant de votre pension.
Il existe deux régimes :
- la retraite de base, commune à toutes les professions libérales affiliées à la CNAVPL ;
- et la retraite complémentaire Cipav, spécifique à la caisse.
En 2025, la valeur du point de retraite de base suit les revalorisations fixées par la CNAVPL, tandis que la valeur du point complémentaire Cipav a été ajustée début 2025 pour préserver le pouvoir d’achat des affiliés. Ces données sont publiées chaque année au Journal officiel et sur le site lacipav.fr.
La prévoyance Cipav : invalidité et décès
La Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse assure également la couverture invalidité-décès des auto-entrepreneurs libéraux. Ce régime obligatoire ouvre droit à une rente d’invalidité si l’assuré se retrouve dans l’incapacité totale ou partielle d’exercer. Elle donne aussi droit au versement d’un capital décès ou d’une rente éducation aux ayants droit en cas de décès.
Le financement de cette garantie provient d’une cotisation forfaitaire annuelle comprise dans le taux global du micro-social. Elle varie selon le revenu déclaré et le niveau de protection associé (base, option, ou complémentaire).
Qui relève de la Cipav ?
Jusqu’en 2018, la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse regroupait la majorité des professions libérales. Mais la réforme du 1er janvier 2018 a changé les choses. En effet, seules certaines activités (listées par décret) relèvent encore de cette caisse. Depuis, les nouvelles immatriculations se font selon une liste fermée de métiers, que l’organisme met à jour périodiquement sur son site officiel. Il s’agit spécifiquement de métiers techniques, réglementés ou à haute valeur intellectuelle. On peut citer par exemple :
- les architectes, architectes d’intérieur et maîtres d’œuvre ;
- les ingénieurs-conseils, géomètres-experts, économistes de la construction ;
- les ostéopathes, chiropracteurs, ergothérapeutes, psychologues, psychothérapeutes ;
- les guides de haute montagne, accompagnateurs en montagne, moniteurs de ski ;
- les experts et consultants techniques dans les domaines de la construction, de la topographie ou du patrimoine.
Cette liste exhaustive est consultable sur la page “Qui est assuré à la Cipav” du site officiel. Si votre activité n’y figure pas, vous relevez automatiquement de la Sécurité sociale des indépendants (SSI).
Les professions libérales non concernées
Depuis la réforme, la plupart des activités libérales non réglementées (consultants, formateurs, coachs, développeurs, graphistes…) ne dépendent plus de la Cipav, mais de la SSI. Ce rattachement s’applique automatiquement. Lors de la création de votre micro-entreprise, l’Urssaf identifie votre activité via votre code APE et vous oriente vers la bonne caisse.
Bon à savoir ! Ce n’est pas le titre que vous choisissez qui détermine votre caisse, mais la nature réelle de votre activité et le code APE attribué par l’INSEE.
En cas de doute, il est conseillé de vérifier directement auprès de la Cipav ou de l’Urssaf.
Pour accompagner la transition, un droit d’option avait été ouvert. Les auto-entrepreneurs déjà affiliés à la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse avant 2018 pouvaient demander à rejoindre la SSI. Ce droit a été prolongé plusieurs fois… mais il est désormais clos depuis le 31 décembre 2023.
Les auto-entrepreneurs restent donc affiliés à la caisse correspondant à leur situation d’origine. Ceux inscrits avant 2018 et restés à la Cipav y demeurent. Ceux créés après la réforme dépendent automatiquement de la SSI, sauf s’ils exercent un métier figurant sur la liste des métiers concernés.
Combien paye un auto-entrepreneur relevant de la Cipav ?
En tant qu’auto-entrepreneur, vous payez vos cotisations sociales en pourcentage de votre chiffre d’affaires, sans calcul de charges réelles. Ce système simplifié s’appelle le régime micro-social. Chaque paiement englobe l’ensemble des contributions sociales. Ces versements sont collectés par l’Urssaf, mais les droits (retraite et prévoyance) sont ensuite gérés par la Cipav pour les professions concernées.
Depuis la réforme de 2023, les taux micro-sociaux des professions libérales relevant de la Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse suivent une trajectoire progressive. En 2025, le taux officiel est de 24,6 % du chiffre d’affaires (contre 23,1 % en 2024). À compter du 1er janvier 2026, ce taux passera ensuite de 24,6 % à 26,1 %.
Ce pourcentage s’applique sur votre chiffre d’affaires brut, sans abattement.