Travailler le chocolat a quelque chose de presque hypnotique. La matière change d’aspect au fil des températures, se tend, se détend, se parfume, se sculpte… De plus en plus de personnes, en quête d’un métier artisanal, gourmand et créatif, rêvent de faire de cette magie leur quotidien. Si le métier est ouvert au régime de la micro-entreprise, il est néanmoins soumis à de nombreuses réglementations qu’il faut connaître avant de se lancer. Vous êtes créatif, vous avez le sens de l’esthétique et de la dextérité manuelle ? Voici tout ce qu’il y a à savoir sur le métier de chocolatier auto-entrepreneur.
Le métier de chocolatier auto-entrepreneur en résumé
- Centre de formalités des entreprises (CFE) : la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) ou la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), pour une activité commerciale ou mixte.
- Code APE : généralement 10.82Z – Fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie.
- Plafond de chiffre d’affaires : 77 700 € pour l’activité artisanale, 188 700 € pour l’activité commerciale.
- Cotisations sociales : 21,2 % pour l’activité artisanale et 12,3 % pour l’activité commerciale.
En quoi consiste le métier de chocolatier ?
Le métier de chocolatier est un équilibre subtil entre technique artisanale, sensibilité gustative et créativité. À la différence d’autres métiers de bouche, le chocolatier travaille une matière vivante, capricieuse parfois, qui réagit au moindre écart de température. Le chocolat se cristallise, se casse, fond, se parfume, s’associe… et c’est précisément cette complexité qui permet d’obtenir un produit fascinant entre les mains d’un professionnel.
Sa journée commence par un tempérage minutieux, suivi d’une série de moulages ou d’un test de nouvelles ganaches. Une heure plus tard, on s’occupe des commandes en ligne, on répond aux messages de clients fidèles, puis on prépare des échantillons pour un partenariat local.
La production occupe une bonne partie du temps, mais la relation client, la gestion des stocks et l’emballage sont tout aussi essentiels. Quant à l’aspect vente, il varie selon le projet. Certains privilégient les marchés et événements pour aller à la rencontre des clients, d’autres misent sur une petite boutique ou sur un atelier ouvert au public. Les plus mobiles vendent en ligne et expédient leurs coffrets dans toute la France.
Il est possible d’exercer le métier de chocolatier en indépendant. Vous pouvez opter pour le régime de la micro-entreprise pour devenir chocolatier auto-entrepreneur. Cependant, il y a certaines spécificités et règles à connaître pour bien exercer.
Chocolatier, artisan ou commerçant ?
Il est important de noter que le métier de chocolatier auto-entrepreneur peut être exercé de différentes manières. On a :
- L’artisan chocolatier qui fabrique ses créations : tablettes, bonbons, pralinés, pâtes de fruits, caramels, parfois même les confiseries au sens large. Il transforme les matières premières et maîtrise chaque étape du processus. C’est la forme la plus “pure” du métier, celle qui nécessite un réel savoir-faire manuel et une bonne connaissance des normes alimentaires.
- Le chocolatier-commerçant, lui, ne produit pas forcément. Il peut acheter ses chocolats auprès d’un fournisseur ou d’une grande maison puis les revendre dans une boutique ou sur des stands. Ce modèle demande moins de matériel et moins de contraintes techniques.
Enfin, il y a le modèle mixte qui est très courant chez les professionnels indépendants. Comme vous l’aurez compris, ce modèle combine la fabrication maison et la vente d’autres produits : confiseries, pâtes à tartiner, boissons chocolatées, coffrets d’autres artisans… Cela permet d’élargir l’offre sans alourdir la production.
Chocolatier auto-entrepreneur : un métier réglementé
Vous le savez certainement, la fabrication de produits alimentaires destinés à la vente est encadrée en France. Le métier de chocolatier auto-entrepreneur est donc réglementé. Ce qui signifie que pour lancer votre activité, il faut justifier d’un diplôme comme :
- un CAP Chocolaterie-confiserie ;
- un Brevet technique des métiers (BTM) Chocolatier-confiseur ;
- le Baccalauréat professionnel Boulanger-pâtissier ;
- le BM Pâtissier chocolatier confiseur glacier traiteur.
Notons toutefois qu’il est possible d’accéder au métier sans diplôme. Mais pour cela, il faut justifier d’au moins 3 ans d’expérience dans le domaine de la chocolaterie. Vous pouvez faire une demande d’attestation de qualification professionnelle auprès de la CCI ou de la CMA dont vous dépendez.
Bon à savoir ! Le métier de chocolatier auto-entrepreneur peut être exercé sans diplôme, ni expérience, exclusivement pour la vente de produits achetés auprès de fournisseurs.
Outre le diplôme (ou l’expérience), pour devenir chocolatier auto-entrepreneur, vous devez respecter la condition générale d’honorabilité. Cela signifie que vous ne devez pas avoir fait l’objet d’une interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler une entreprise.
Ajoutons à cela que vous êtes tenus de :
- respecter les réglementations communautaires portant sur les exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires produites et commercialisées ;
- respecter la réglementation relative aux Établissements recevant du public (ERP), si vous disposez d’un point de vente ouvert au public ;
- respecter les teneurs minimales en cacao, conformément au décret n°76-692 du 13 juillet 1976 qui encadre la composition d’un chocolat ;
- respecter les obligations relatives à l’étiquetage des produits, l’affichage des prix et l’usage de matières grasses végétales.
Comment devenir chocolatier auto-entrepreneur ?

Pour devenir chocolatier auto-entrepreneur, vous devez vous inscrire en tant qu’auto-entrepreneur. Si vous respectez toutes les conditions nécessaires, vous pouvez alors vous rendre sur le site du guichet unique pour enregistrer votre micro-entreprise. C’est sur cette plateforme, gérée par l’INPI, que se font désormais toutes les démarches de création, de modification et de cessation d’activité.
Une fois la procédure validée, vous recevrez tous vos documents officiels, dont les numéros SIRET et SIREN. En ce qui concerne la procédure, on vous explique dans cet article le délai qu’il faut réellement prévoir pour créer une micro-entreprise.
Mais ce n’est pas tout ! Après le lancement de votre activité, vous devez respecter certaines obligations spécifiques à la micro-entreprise pour bénéficier des avantages du régime. On vous propose ici une checklist de toutes vos obligations en tant qu’auto-entrepreneur.
Enfin, le chocolatier auto-entrepreneur est tenu de souscrire certaines assurances pour protéger son activité. Il s’agit de :
- l’assurance Responsabilité civile professionnelle (Rc Pro) ;
- l’assurance automobile professionnelle, si vous avez un véhicule professionnel pour votre activité ;
- l’assurance du local, si vous êtes en location ou propriétaire d’un local situé au sein d’une copropriété.
Même si elle n’est pas obligatoire, l’assurance protection juridique peut être intéressante pour avoir une meilleure couverture.
Bon à savoir ! Si vous prévoyez de vendre vos produits de manière itinérante, il vous faut obligatoirement une carte de commerçant ambulant. On vous explique comment obtenir sa carte de commerçant ambulant dans cet article.
Quelles sont les compétences et qualités essentielles ?
Le chocolatier auto-entrepreneur ne peut pas se reposer uniquement sur sa passion du cacao. Pour faire fonctionner une activité artisanale, il doit combiner un savoir-faire technique, une bonne dose d’organisation et un sens aigu du contact humain.
Sur le plan technique, la maîtrise du chocolat est indispensable. Il faut :
- savoir tempérer avec précision ;
- comprendre la façon dont la matière réagit à la chaleur ou au froid ;
- réussir une ganache brillante ou un praliné équilibré…
Ces gestes deviennent naturels seulement après de nombreuses heures de pratique. Le professionnel doit donc être attentif aux détails, patient et prêt à recommencer jusqu’à obtenir le résultat attendu.
Ensuite, l’esprit créatif occupe une place essentielle. Le chocolatier indépendant doit savoir raconter quelque chose à travers ses recettes : une saison, une émotion, une idée. Les clients attendent des saveurs actuelles, de la personnalité et même une signature reconnaissable entre mille. Cela suppose d’être curieux, de goûter souvent, de se tenir informé des tendances et d’oser sortir des sentiers battus.
L’organisation est l’autre pilier du métier. Un chocolatier auto-entrepreneur doit gérer son laboratoire avec méthode. Enfin, il faut de l’endurance ! Les périodes de fêtes exigent de longues journées, parfois répétées sur plusieurs semaines. La résistance physique, la capacité à garder son calme et à maintenir une qualité constante, même sous pression, sont autant de traits qui distinguent un professionnel.